Soi-autre

La solitude est impossible sans les autres, la communauté sans individualité.

A propos Pascal Rousse

Je suis docteur en philosophie, professeur certifié d'arts plastiques en collège à Paris et chercheur indépendant. Mes recherches en philosophie de l'art portent sur le cinéaste soviétique Serguei M. Eisenstein, le montage, la modernité et le modernisme.
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58 commentaires pour Soi-autre

  1. sumski bog dit :

    Merci pour cet échange de haute volée entre vous toutes et tous qui, par je ne sais quelle magie, m’avait jusqu’ici échappé.
    Je n’ai malheureusement pas le temps d’y revenir dans le détail, mais je souscris à beaucoup de choses énoncées ici.

    La bise à Dame Catherine, meurtrie en son âme, en particulier.

    Belle journée aux membres de ce cénacle même pas poussiéreux.

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    • Catherine dit :

      A sumsi bog
      Je ne considère pas que j’ai une âme et la signification de votre message m’échappe.

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      • sumski bog dit :

        Sumski bog, de sciuma, bois.

        (…) la signification de votre message m’échappe.

        Pas grave.

        Je vous souhaite un bon dimanche 🙂

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      • sumski bog dit :

        Un poème de Paz où il est question d’âme… et qui me parle.
        Peut-être vous parlera-t-il autant qu’à moi ?

        Bien à vous.

        Déprécation

        Je n’ai pas été Don Quichotte,
        je n’ai redressé aucun tort
        (même si parfois
        les forçats m’ont jeté des pierres)
        mais je veux,
        comme lui, mourir les yeux ouverts.
        Mourir
        en sachant que mourir c’est revenir
        là où nous ne savons pas,
        là où,
        sans espérance, nous attendons.
        Mourir
        réconcilié avec les trois temps
        et les cinq directions,
        l’âme
        – ou ce qu’ainsi nous appelons –
        devenue une transparence.
        Je demande
        non l’illumination :
        ouvrir les yeux,
        regarder, toucher le monde
        avec un regard de soleil qui se retire ;
        je demande à être la quiétude du vertige,
        la conscience du temps
        la durée à peine d’un battement de paupière
        de l’âme assiégée (…)
        je demande à être bref scintillement,
        soudaine fixité d’un reflet
        sur la houle de cette heure-là :
        mémoire et oubli,
        à la fin,
        une même clarté instantanée.

        Extrait de « L’Arbre parle », d’Octavio Paz, 1972.

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      • sumski bog dit :

        Bonsoir Catherine, vu comme je sens que je vous fascine avec Octavio Paz, je me permets de vous en remettre une couche 🙂 :

        Dans La flamme double, Octavio Paz parle de notre civilisation comme la première « à avoir prétendu abolir le dialogue (entre corps et non corps) en supprimant l’un des deux interlocuteurs : l’âme. Ajoutant ailleurs : « On a pas trouvé de substitut à l’idée de l’âme, qui donnait autrefois sa dignité à l’être humain. Actuellement, l’âme devient un simple reflet du corps. L’idée de personne disparaît, pas seulement dans le domaine des relations affectives, mais aussi dans le monde de la politique. La première chose qu’on faite les régimes totalitaires, c’est de supprimer la notion de personne.
        Par exemple , les nazis avaient remplacé cette notion par celle de race. Même chose avec la notion de classe chez les marxistes, du moins dans la mauvaise interprétation de Marx. »

        La société de consommation dans laquelle nous baignons cherche à écarter l’amour en même temps qu’elle nous transforme en choses, or il me semble que c’est ce que nous venons chercher, l’amour, souvent bien maladroitement, j’en conviens, sur ces réseaux sociaux dont vous parlez si bien.

        N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez dès que vous passerez par-là 🙂

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      • Catherine dit :

        Sumski bog, vous êtes insupportable (ceci est une boutade), car je me sens obligée de vous répondre, mais vite vite – aussi cela sera-t-il très probablement dénué d’intérêt. Je suis une personne, comme vous le savez, simple dans les concepts qu’elle emploie : pour moi l’âme est une notion religieuse et je suis totalement athée – sans prétendre interdire des croyances religieuses aux autres.En revanche, les classes sociales existent, de mon point de vue qui n’est que le mien (enfin pas que le mien, en fait), et tout est fait pour nous faire croire le contraire.
        Sur les réseaux sociaux, je viens chercher le dialogue, pas l’amour, et de toute manière pas de sentiments, quel que soit le sens qu’on prête aux mots relevant du « vocabulaire sentimental ». Je vous fais un smiley aussi.

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      • sumski bog dit :

        pour moi l’âme est une notion religieuse et je suis totalement athée

        Bonjour Catherine,
        Si j’ai choisi d’évoquer Octavio Paz, c’est entre autres, aussi, parce que le problème de l’existence de Dieu ne l’intéressait pas, que Dieu, disait-il, ne l’intéressait pas en tant que personne et que sa position n’était même pas athée.
        Ce pourquoi ce qu’il tente de dire de l’âme m’intéresse.

        En revanche, les classes sociales existent, de mon point de vue qui n’est que le mien (enfin pas que le mien, en fait), et tout est fait pour nous faire croire le contraire.

        Paz n’a jamais prétendu que les classes n’existaient pas et a toute sa vie invité à la lecture de Marx qu’il trouvait vivifiante, quand bien même prisonnière d’un carcan historique.
        Ce qu’il reproche à la notion de classe, c’est ce que certains soi-disant « marxistes » en
        ont fait par la suite (on ne va pas reprendre point par point toute l’histoire du vingtième siècle, cela risque d’être un peu fastidieux :-)…)

        Sur les réseaux sociaux, je viens chercher le dialogue, pas l’amour

        Il n’y a pas de dialogue sur les réseaux sociaux, en tout cas, je n’en ai pas vu, quant à l’intelligence collective qui, de loin en loin, éclorait, mouarf, on l’attend encore.
        Par contre, des individus venant chacun disposer sa petite marchandise en vitrine…

        De ce point de vue, les fora de Rue 89, que vous évoquez plus haut, sont un des pires endroits qui soit.
        Par exemple, pour un « marxisme » en pleine turgescence, je ne saurais trop vous conseiller la lecture, là-bas, des commentaires d’un Riverain dont l’avatar représente un chien vert en rut qui, faute de mieux, trempe son biscuit dans du tarama, c’est édifiant.
        Un tel dévoiement est à vous dégoûter de Marx pour longtemps.

        Pour en revenir à l’amour, je n’entendais pas par là que vous ou moi viendrions y chercher un amoureux ou une amoureuse, sur ces réseaux sociaux, non, mais un peu de reconnaissance, d’amitié, enfin quelque chose qu’au final, là plus qu’ailleurs, on ne
        trouve pas.
        L’absence du corps, qui rassure, est aussi la cause.

        A propos d’âme et d’amour, encore un peu de Paz 🙂 :

        En occident, l’idée de l’âme est fondamentale, même pour les matérialistes qui ne parlent pas d’âme, mais de « personnalité ».
        L’idée de l’âme est à l’origine de l’amour, en Occident. On aime pas seulement un corps, on aime aussi une âme. Comme cette âme est liée à un corps, on aime une personne, et seulement cette personne. L’origine de l’amour se trouve chez Platon. Ensuite, les poètes de Rome et d’Alexandrie ont découvert une chose intéressante la liberté de choisir. Rappelez-vous les poèmes de Catulle. On y voit apparaître le sentiment de jalousie et aussi quelque chose de très important : la personne aimée, la femme qui, contrairement au platonisme, n’est plus un objet, mais un sujet. C’est une personne ui a la liberté de dire oui ou non. Elle peut nous être fidèle ou nous abandonner. Les poètes ont ainsi complété le travail des philosophes en découvrant, instinctivement, l’autre élément de l’amour : la liberté.
        ni le concept d’âme ni celui de personne, et encore moins celui de liberté, n’apparaissent dans l’érotisme… Mais à présent l’idée d’âme a disparu de la société occidentale, c’est pour cette raison que l’amour est en crise.(…)

        Orient, image, éros.

        Entretien avec Masao Yamlaguchi, 1978.

        Voilà, j’espère ne pas trop vous avoir ennuyé.
        On y reviendra, sûrement, ici ou ailleurs.

        Bonne journée, Catherine.

        PS : Sinon, je suis d’accord avec vous, il est bien beau, le blog de Pascal.:-)

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      • Catherine dit :

        Mais non, vous ne m’avez pas ennuyée, enfin ! Merci pour toutes ces précisions et définitions . Je ne reviendrai pas sur tout – d’autant plus que je suis globalement en accord avec ce que vous dites – mais je suis un tout petit plus optimiste que vous sur les réseaux sociaux, enfin sur les fora (pas ceux de Rue 89 qui sont devenus de bien sinistres endroits), parce que ce qu’il est convenu d’appeler « réseaux sociaux », genre Facebook, je n’y suis jamais allée, je n’ai donc pas d’avis sur la question si ce n’est qu’ils me semblent totalement artificiels. Quand je disais que je ne venais pas chercher l’amour dans les fils de discussions – j’avais bien compris dans quel sens vous utilisiez le mot « amour » – c’est que je venais chercher autre chose : des connaissances comme celles que vous venez de m’apporter, par exemple, ou d’agréables échanges légers et sympathiques, ou d’autres échanges plus sérieux où l’on frotte sa pensée à celle de l’autre, et j’ai trouvé, certes pas assez souvent à mon gré, les trois. Et il m’est arrivé, bien que je ne le cherchasse pas (vous l’avez vu, mon imparfait du subjonctif? 😉 autodérisionnel), de nouer de – rares – relations amicales ou, tout du moins, chaleureuses. Mais je ne vous apprends rien… Avec Pascal, par exemple, nous ne sommes jamais rencontrés, nous savons peu de choses l’un sur l’autre, mais il passe, je trouve, quelque chose qui relève de la chaleur humaine, avec toi aussi (j’arrête le vouvoiement, je t’avais vouvoyé lors du premier message parce que je n’étais pas totalement certaine que tu sois bien toi, re- 😉 )

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      • sumski bog dit :

        je t’avais vouvoyé lors du premier message parce que je n’étais pas totalement certaine que tu sois bien toi

        N’ayant jamais été totalement certain d’être bien moi, tout va bien ! 🙂

        Le japonais, là, c’est Yamaguchi et pas Yamalguchi, pas de fonction « éditer » pour nous autres, par ici.

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      • Catherine dit :

         » Le japonais, là, c’est Yamaguchi et pas Yamalguchi, pas de fonction “éditer” pour nous autres, par ici. »
        Eh bien moi, je ne trouve même pas la fonction « italiques »… Comment fais-tu? Par ailleurs, quand j’avais écorché ton pseudo, je l’avais vu ensuite, mais comme effectivement on ne peut pas « éditer » (pourquoi ne dit-on pas « corriger »? Cette question me tenaille. Et pourquoi écrit-on « @ » et pas « A », voire « À »? Quel mystérieux univers…) tu es resté en coquille. Tout cela, c’est la faute de Pascal ! Bon, trêve de bêtises – de ma part – amitiés à tous deux et bonjour, enfin, bonsoir à tout le monde.

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      • Pascal Rousse dit :

        Bonsoir à tous les deux ! (j’l’ai pas fait essprê, j’vous jure)

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      • Catherine dit :

        Mais ce n’est pas grave (tu parles de la fonction « éditer » ? ), enfin! Bon, il faudra que nous poursuivions nos digressions ailleurs, parce la taille de la colonne de texte se réduit dangereusement en largeur! 🙂

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      • sumski bog dit :

        Bon, il faudra que nous poursuivions nos digressions ailleurs, parce la taille de la colonne de texte se réduit dangereusement en largeur!

        C’
        e
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        !

        🙂

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      • sumski bog dit :

        Et bonsoir Pascal !
        Chouette texte que La transcendance de l’art mise à nu…

        Merci beaucoup et à bientôt.

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      • Pascal Rousse dit :

        Bonsoir mon cher et merci !!! C’est trop bizarre le rétrécissement des commentaires, mais je n’y peux malheureusement rien pour le moment !

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      • Pascal Rousse dit :

        Ah, ça a l’air mieux comme ça… 🙂

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  2. Basil dit :

    Chers tous

    L’Homme ne peut s’empêcher de contracter des allergies ou des hypersensibilités comme le Pommier ne peut s’empêcher de murir des pommes. Les hommes sont allergiques au dialogue car cela les ramène à leur vacuité. Ils préfèrent vivre cachés derrière les murs du réalisme des objets qu’ils rêvent ensemble pour éviter de devoir se parler. Il ne faut donc pas s’étonner de les voir inventer des espaces qui rendent le dialogue presque impossible au profit de la communication et des automatismes.

    Même le poète peut finir par préférer ses poèmes au dialogue. Mais en général, l’Homme dresse des murs que le Poète traverse sans les avoir vu. Les poètes sont des êtres vraiment impossibles. Leur esprit confus mélange tout et ils prétendent faire la pollinisation des voix. J’imagine le dur travail avec les allergiques. Peut être bientôt pourra t on affirmer effrontément que l’homme est l’animal le moins social encore en vie.

    Pour se conformer à l’injonction de la société d’« être autre », il suffit d’être présent là où nous sommes, ce qui est très mal vu et de toute façon rendu impossible par la société qui veut de l’autre mais dans sa norme chimérique. Les vers à soi(e) sont donc amenés tisser des fils, pour papillonner et à faire œuvre de pollinisation.

    Voilà que je me défile et me débrouille à faire un message sans un tu, ni un vous. Il sera difficile pour moi de ne pas vouvoyer Pascal ou Eric. Sous les pseudonymes ou les patronymes, et dans le vide des mots, il ne reste que l’inconnu indéchiffrable. Reste à trouver sa propre vérité entre les mots pour eux mêmes.

    A bientôt

    PS : Catherine, pourrai je vous demander où sont ces poètes libres… de droits ?

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    • Catherine dit :

      Je parlais de légalité, pas de morale, en évoquant la liberté de droits – encore que le « droit moral, » précisément, est légalement reconnu comme infini…
      Et je m’insurge contre l’idée de « vide des mots » : ce sont eux qui incitent à agir, et au moins qui nous font ce que nous sommes. Le propre de l’homme, ce n’est pas seulement le rire, c’est un langage extrêmement élaboré, qui nous réunit comme il nous sépare et individualise.Pas question d’ « injonction d’être autre », donc, nous le sommes de toute façon. L’éloge de la différence, de toute différence, c’est une autre question. Pour ma part je la trouve stérile, voire nuisible : le droit à la différence n’a de sens que si des valeurs communes – et justes – sont quand même partagées entre les « différents ».
      Oh la, que je pontifie! Je file me taire.
      J’ai apprécié votre commentaire, si plein de questions sous sur humour savoureux.

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      • Basil dit :

        Bonjour Catherine

        Il y a bien une injonction de la société à « être autre ». Injonction implicite des lois économiques pour créer du nouveau, et auquel se plie l’éducation avec la spécialisation et autres « filières ». Il me plait de voir les choses ainsi, peut être. Mais la part exclus de l’économie sous la pression des marchés saturés d’identique se trouve bien contrainte à faire autres choses ou à rivaliser plus sur le même objet.

        Sinon, le jeu de mot sur les poètes libres ne doit pas faire oublier la question. En fait je me demandais réellement où l’on pouvait trouver cette poésie “hors de droits”.

        Bien à vous
        Frédéric (c’est mon prénom, si vous le préférez au pseudo)

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      • Catherine dit :

        Votre pseudo me convient aussi bien que votre prénom.
        Sur « hors de droits », je me suis simplement trompée, l’expression légale est  » libre de droits » (qui signifie qu’on ne peut reproduire un extrait, ou commercialiser dans un ouvrage un texte publié par un écrivain sans qu’il soit mort depuis 70 ans). De toute façon, un poème lu peut être mémorisé si on le veut, et emporté partout avec soi: cadeau de l’auteur et cadeau que nous pouvons faire.
        Je vous laisse, sans aucune amertume ; j’aurais voulu répondre à la première partie de votre commentaire, mais je ne peux pas,: vraiment je n’y vois plus rien, à cet instant, donc je n’arrive plus à écrire (ni à penser ; je ne doute pas que les aveugles pensent, mais c’est un habitude de vie à prendre, je …pense. J’ai la chance que ma grande difficulté à voir ne soit que transitoire, d’ailleurs) Très cordialement, Frédéric. Comme à Ulla, j’aurais voulu vous répondre plus longuement.

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      • Basil dit :

        Sincèrement désolé pour vos yeux, Catherine.
        Concernant le « vide des mots », si cet espace d’expression des affects (pour reprendre le vocabulaire de Pascal dans l’article cité un peu plus bas), de la sensibilité et peut être même des phénomènes n’était pas vide, il ne serait pas un lieu habitable pour un sujet habité par ce lieu. C’est un peu compliqué à exprimer autrement. Mais peut être que Pascal pourra exprimer sont sentiment la dessus dans un futur billet ? S’il voit où je veux en venir ?
        A bientôt.

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      • Pascal Rousse dit :

        Cher Basil,

        Je suis sensible à votre appel concernant le vide et la possibilité d’habiter, d’autant que ma réflexion fait une large part à l’espace, en général. Le prochain billet qui arrive est déjà prêt, ou presque. Mais il est possible que cela m’inspire bientôt…

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      • Catherine dit :

        Me revoilà!
        Je crois que nous ne prenons pas « être autre » dans le même sens, je trouve plutôt qu’on nous incite à changer tout le temps de manière uniforme – je vous parle du domaine commercial (il n’est que de voir les phénomènes vestimentaires et culinaires… Enfin je trouve.).
        Concernant l’éducation – j’ai enseigné 20 ans, tant en collège qu’en lycée, en milieux
        « favorisés » et aussi très « défavorisés » – je ne vois pas comment faire pour éviter les filières, ou au moins les classes basées sur des pédagogies et surtout des matières différentes. Le collège unique est une belle idée en théorie, mais il ne fonctionne pas. A mes débuts, j’ai enseigné en CPPN et en CPA (cela n’existe plus, trop coûteux, car à effectifs réduits), classes pour élèves de collège en grande difficulté qui faisait alterner une, ou deux, selon l’âge, semaines d’enseignement et une de stage professionnel, et nombreux étaient ceux que l’on arrivait à faire progresser intellectuellement par ce moyen, certains souhaitaient même regagner l’enseignement « classique » et y parvenaient. Rien à voir avec la mise en apprentissage précoce et à marche forcée dont certains rêvent aujourd’hui, de toute façon. Je m’arrête là, parce que sur le sujet de l’enseignement, je serais intarissable. J’ai quelques certitudes (très ancrées) en ce domaine, et beaucoup plus d’incertitudes, du reste.
        Bien cordialement.

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      • Pascal Rousse dit :

        Chère Catherine,

        Tout à fait d’accord avec l’idée que les différences, qui font le sel de la vie d’aujourd’hui, ne peuvent réellement exister et prendre leur relief que sur le fond de valeurs communes, sans lesquelles il ne peut même pas y avoir de discussion ni de débat possibles.

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    • Etage41 dit :

      « Les hommes sont allergiques au dialogue car cela les ramène à leur vacuité. » ( Basil )

      Avec le temps, je suis amené à penser le contraire. La « vacuité » recherche une béquille, et elle peut difficilement la trouver en elle, ni en ce qui lui donne corps et « esprit »… Elle la trouve en revanche aisément dans les rapports « calculables » d’un dialogue factice avec l’autre, en proie à sa propre vacuité. Des passerelles ainsi s’établissent sans jamais piétiner l’herbe de « l’être »…
      Cordialement.

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  3. Ulla dit :

    Nous rencontrons, d’une certain manière, (comme Pascal le souligne), des personnes et nous établissons des relations particulières sur internet ou par voie de forum.
    C’est vraiment d’une manière particulière car l’autre sans face nous est inconnu.
    La rencontre est établie par le verbe avec l’interprétation du lecteur inclus. Le ton de la conversation ou la publication devient la matrice de notre relation.

    Ceci peut être une bonne chose mais elle soulève tout de même des questions.
    Qu’est-ce qui reste du moi sous les pseudonymes…?
    Qui est l’autre sans nom, sans visage?
    La disparition immédiate et incontrôlable de la relation où nous sommes tributaires d’accepter d’être effacées sans explication aucune.
    Comment sommes-nous touchés par les signes écrits…
    Par le contenu, bien entendu, mais ce qui se trouve entre les mots, ces vides et ensuite ces silences, nous touchent aussi intrinsèquement.
    Alors, l’autre, par son absence est tout de même présent…

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    • Catherine dit :

      Ce qui est bon, c’est de se rencontrer « en vrai », mais il est souvent difficile de le faire, pour diverses raisons – distances et horaires de travail.
      L’important est, je pense, de respecter l’autre en tant qu’inconnu même si un peu connu, sur le forums. Il est d’ailleurs paradoxal que tant de gens gens se lâchent plus sur des forums qu’avec des gens qu’ils fréquentent de visu..
      J’en aurais volontiers écrit plus pour répondre à ton (votre?) commentaire mais je ne peux pas (allergies, ambroisie et vent du sud, miam! Je n’ai plus d’yeux aujourd’hui.)
      Au fait, le « tu » et le « vous » sont quelque chose d’important pour moi, n’hésitez en aucune sorte à me dire ce que vous préférez. C’est, dans notre langue, quelque chose de significatif, surtout quand nous n’avons ni visage ni voix.

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      • Catherine dit :

        Pardon pour les erreurs, je n ‘y vois vraiment pas grand-chose! Si Pascal nous offre un tableau, je viendrai le voir plus tard.

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      • Ulla dit :

        Catherine merci pour la réponse même bref.

        soi-autre/soit autre

        C’est vrai que de se rencontrer « vraiment » (si on parle dans la vie corporel) est un privilège. Mais la rencontre en ligne m’intrigue et m’intéresse par rapport au langage. Cet article s’intitule soi autre, mais pour moi je le lis également soit autre !
        Qui justement est une possibilité en ligne. Paradoxalement, il y des personnes qui devient paranoïde lorsque cette possibilité se présente. Si « je suis » un autre que celle que « je suis », comment on se rencontre ? La peur d’être trompé est elle un frein…. Mais au même temps, c’est une manière très libre aussi, de chercher à se changer soi-même, comme rentrer dans un autre rôle…. La réflexion m’amène aussi à penser que par cette liberté, la rencontre peut être plus vraie dans un sens…

        Par ailleurs, j’aime aussi le tu et le vous, belle finesse de la langue française.
        Si tu veut on peut se dire tu.
        Bon rétablissement.

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      • Catherine dit :

        Disons comme…tu préfères! Personnellement, sur Internet, j’essaie le plus possible de ne pas être autre qu’ailleurs, mais je n’y parviens pas toujours. Pas pour mentir, mais cet anonymat entre internautes peut libérer, hélas, le plus mauvais de nous-mêmes (qui est peut-être un part de liberté et de vérité, mais est-elle souhaitable, quand elle est malveillante?) et tout en essayant de contenir cela, je constate l’existence de l’attitude, même en moi. J’apprécie que ce ne soit pas le cas sur ce site.
        Pardon pour les phrases à rallonge, ce n’est pas malveillant!
        Amicalement.

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  4. Etage41 dit :

    On passe « le moins clair » de sa vie à être un « autre », c’est quand on devient « soi », ou dans cette tentative, que les choses se compliquent… On découvre que l’on sera toujours « un autre ».

    « La solitude est impossible sans les autres, la communauté sans individualité. »

    Oui. Bien sûr.
    Mais de la difficulté pour la plupart de concevoir une solitude « solaire », une inclination ( dans le sens de « qualité » )… vers et pour « soi » – une rencontre. La vie comme une « gestation » de la solitude.
    Cordialement.

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    • Pascal Rousse dit :

      Certes, le souci est que le souci, de soi et/ou de l’autre, et des autres, ne se choisit que rarement. Et, peut-être surtout, qu’il n’y a pas de choix « pur »… Mais, en cela du moins, nous pouvons être disciples de Nietzsche, qui aimait tant le soleil de midi de l’été italien : « amor fati » !

      Bien à vous

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  5. En découvrant ces échanges, particulièrement l’intervention de Catherine qui introduit Internet en regard de la solitude et de la sorte mêle à des considérations de haute philosophie les aspects de notre vie quotidienne (ce qui devrait être l’usage courant de la philosophie) j’ai envie de souligner encore plus la qualité d’un propos qui, comme un appui sur un bouton, ouvre le capot d’une gigantesque mécanique que par un jeu de mot facile et probablement répandu, je me plais à nommer l’articulation du je/nous, prolongeant l’image par la conviction que c’est son mauvais réglage qui rend notre société si claudicante.
    Il me semble bien que l’art a quelque chose à apporter à ce réglage et que nous en reparlerons avec Pascal dans les temps qui viennent. Cà me rassure car je ne peux me lancer maintenant dans la description de ce que « je » vois sous ce capot. Amitiés à tous.

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    • Catherine dit :

      Bonjour,

      Je me permets de vous adresser à vous juste pour vous dire – et je pense que vous en serez d’accord – qu’il me semble que chacun ayant sa forme d’art, de perception de ce qu’il est (ce qui n’est pas la même chose qu’être artiste), que chacun, donc, ne peut vivre sans lui, serait-ce le petit tableau ou canevas accroché au mur. L’art – quelle que soit sa forme – est une nécessité vitale autant qu’un verre d’eau. Pour moi, c’est plutôt de la littérature, qui m’est nécessaire, Ce n’est pas très important, ma petite vie, cela dit, mais oui, la beauté qui devrait être gratuite m’est essentielle :solitude et partage tout à la fois.D’où mon amour pour la poésie spécialement « hors de droits », qui est si belle et ne coûte rien que le talent et l’effort de son auteur, et que l’on peut en cadeau emmener partout avec soi, ce qui est son miracle.
      Je sens que je m’éloigne du sujet, là…
      Mais merci aux poètes.

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      • Pascal Rousse dit :

        Tu es en réalité au cœur du sujet !

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      • ericthuillier dit :

        J’ai du faire une fausse manœuvre, j’avais laissé mardi ce commentaire qui n’apparaît pas. Je le redonne avec retard…

        Vous faites bien de vous permettre car amorcer des échanges est une manière d’honorer notre hôte. Pascal a raison, avec la poésie on ne peut pas être hors sujet. Je manque de temps pour vous répondre comme je voudrais le faire. La poésie est pour moi une matière première de l’humanité, ce qui par malheur reste un secret pour bien des hommes et par bonheur reste impénétrable pour ceux qui le connaissent et pour faire part en deux mots d’une pensée aléatoire, une réserve dans laquelle l’humanité devra puiser pour se sortir du mauvais dans lequel elle s’est mise. A bientôt.

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      • Catherine dit :

        A propos de temps, c’est terrible d’en être privé, ce devrait être une priorité majeure que d’en avoir de libre, et – cela ne vous aura pas échappé – nous vivons dans un monde (ce n’est pas le premier, mais autrefois c’était peut-être une question de survie, aujourd’hui c’est clairement une question de volonté d’exploitation… ou d’exclusion ) où on veut nous en priver.
        Me voilà bien loin de la poésie… Encore que: pouvoir l’appréhender, la savourer, demande cette seule chose: du temps.

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    • Pascal Rousse dit :

      Je suis très heureux que cette « petite phrase » qui m’a transpercé l’esprit et a demandé à être partagée ait ouvert cette respiration des paroles. D’autant que je me prépare à publier une autre réflexion plus « lourde » dans le prolongement des précédentes. Mais j’espère (et je ne doute pas) que la discussion continuera aussi librement.

      Quant à une bonne articulation du je/nous, elle est bien entendu indispensable pour bien cheminer le plus loin possible dans la pensée comme dans l’existence, l’imagination et la sensibilité ! 😉

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      • Catherine dit :

        C’est sans doute que nous l’avons trouvée grande, ta petite phrase. Bien sûr que la discussion libre et courtoise continuera, sur ton prochain « fil » ou sur un autre.

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  6. Catherine dit :

    Je pose ce commentaire ici parce qu’au-dessus ce n’est plus possible (ou alors ce n’est que que je ne sais pas faire), juste pour dire que sans les expressions de la visage et de la voix, comme dit Ulla, les relations sont faussées, ou, au moins, très inhabituelles.
    Ce qui n’empêche pas qu’Internet soit en certains lieux un enrichissement : ici, par exemple! Ici, je n’y ai encore jamais rien vu un manque de respect de l’autre, et c’est, eh bien tout simplement, beau. Merci, Pascal et vous autres.
    Concernant rue 89, j’y vois une perversité entretenue par la rédaco-modération (ou la modéraco-rédaction): ces gens me font peur, on dirait qu’ils nous prennent pour des animaux de laboratoire dont ils jouissent du spectacle dont je ne veux plus être « actrice ».
    Bonne soirée (tardive), mesdames et messieurs.

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    • Pascal Rousse dit :

      Tout à fait !

      Bien à toi 😉

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      • Catherine dit :

        Je pensais afficher le commentaire bien plus bas, et en plus j’ai commis une GROSSE erreur! Mais te connaissant un peu, je sais que tu ne m’en voudras pas. Aux autres, sachez que que je ne suis pas raconteuse de ma vie mais allergique aux pollens, graminées et autres chose, s’il en est.. Vive la solitude sans trop de solitude!

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  7. Basil dit :

    La solitude permet d’ouvrir le dialogue en présence de l’absence. Ce qui fait que la solitude se trouve bien vite surpeuplée car les absents sont tellement nombreux…
    Un petit poème de Benjamin Fondane (dans « le mal des fantômes ») pour s’en convaincre :

    « On cessa de parler sans motif, puis avec
    motif… ensuite vint la nuit… ensuite, ensuite
    je ne sais plus très bien et on se sépara
    ou peut être était-on séparé depuis bien
    longtemps… des siècles peut-être…
    Quelle importance ca avait
    Qu’il y ait eu depuis des rêves et des guerres,
    Des naissances, des morts, d’autres événements
    Que l’on avait photographiés
    Et un inceste dans une noble famille
    Terminé dans le sang… Et puis CE FUT UN SOIR
    L’Histoire s’arrêta de couler
    Dans une ruelle sombre
    Des hommes avancèrent vers moi, ils étaient beaux
    Ils me parlaient dans une langue
    Inconnue – et pourtant aussitôt oubliée… »

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    • Pascal Rousse dit :

      Si vous permettez, cher Basil, votre réflexion et le poème que vous y donnez me font penser à cet article : https://proussegalibi.wordpress.com/2012/05/03/loeil-fait-entendre-loreille-fait-voir-quoi-comment/

      Heureusement que parmi ceux qui viennent à nous dans la solitude, il y a aussi les poètes, les artistes, les philosophes… et les amis…

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      • Basil dit :

        Oui, cher Pascal, c’est juste. Et ce que vous dites dans cet article me semble correct, bien que un peu « sec ». Les termes « construire », « instruments » et « justification » ne sont pas vraiment à mon goût. Mais en effet, ce qu’une oreille n’a pu entendre devient visible par le geste. Ce qu’un œil n’a pas su voir devient criant. Cependant, n’y a t il pas dans le travail des artistes une sorte de deuil qui ronge les têtes ? Et si la douleur, qui lui est lié, est apaisée, je ne pense pas que l’oubli soit possible car il y a surement un petit « quelque chose » qui n’est plus. C’est ce qui me fait dire que l’œuvre échappe aux techniques de constructions et n’est pas une justification (en tout cas, je n’en vois pas dans ce poème de Fondane, ni dans les deux vidéo d’artiste que vous nous avez présenté).
        Bien amicalement

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      • Pascal Rousse dit :

        Oui, il y a des douleurs inapaisables et je n’entends pas faire de l’oeuvre un tombeau enfoui sous les herbes folles. La perte irréparable se manifeste selon moi comme affect et c’est ce qui traverse les éléments de l’oeuvre en les reliant. J’avoue que le mot construction sonne un peu comme le marteau sur un clou dans le bois dur. Anecdotiquement, c’est que j’ai une prédilection pour les constructivistes russes et le cinéaste Eisenstein, que j’ai beaucoup étudié. Mais, plus fondamentalement, c’est que je pense que toute oeuvre, même créée avec spontanéité, construit une scène où s’incarnent les affects.

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      • Basil dit :

        Me voilà rassuré car la construction est plus éphémère que le geste qui l’a formée, malgré les apparences… Et quelques exceptions temporaires. Si le geste devient lui même une construction, alors il y aura bien des grincements et des secousses dans l’habitat. J’aime la course des herbes folles… 🙂
        Amicalement

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      • Pascal Rousse dit :

        Amicalement aussi. 😉

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  8. Catherine dit :

    Un autre? Sans l’humanité dans sa multitude, je n’aimerai pas la solitude.
    Bon, c’est un peu la même chose en moins bon que ce que tu as dit, je voulais juste te saluer et les autres passants de ton site avec toi.
    Ce qui me fait soudainement « penser » (auto-dérision) que sur Internet on est en même temps très seul et toujours avec d’autres.

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    • Pascal Rousse dit :

      Oui. Internet et les expériences que nous y faisons et que nous en faisons, bonnes ou/et mauvaises, permettent-elles d’envisager autrement cette question ?

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      • Catherine dit :

        Internet change les relations humaines, en tout cas, donc probablement la « nature » humaine, qui est culturelle, comme je ne te l’apprendrai pas. Malgré le plaisir que j’ai parfois à converser avec des inconnus, je ne crois pas que ce changement soit globalement un bien, trop de haines y sont rendues possibles dans leur évolution et leur expression, je veux dire par là que j’ai l’impression qu’Internet rend bien des gens – moi-même peut-être d’ailleurs – bien plus agressifs qu’ils ne le seraient autrement, et je me demande si cela ne rejaillit pas sur la vie non virtuelle : vois comme tant de personnes se comportent comme si les autres n’existaient plus et qu’elles étaient toutes-puissantes – pour prendre un exemple bien connu, vois l’attitude des gens (automobilistes, « motards » divers, cyclistes, piétons) sur la route. Certes, cette attitude a, je suppose, toujours existé, mais j’ai l’impression qu’elle croît.

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      • Ulla dit :

        Je pense aussi, malgré les manières agressives sur internet, que par les voies rapides et que nous ne nous voyons pas engendre les malentendus. Dans une situation ou nous sommes face à face nous pouvons entendre et lire sur le visage de l’autre, qui n’est pas le cas avec la conversation écrit….

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      • Pascal Rousse dit :

        Certes, l’anonymat et la mise hors jeu du corps, libèrent une « parole », en bien comme en mal ! De plus, il y a dès lors beaucoup moins de risque d’avoir à assumer les conséquences de ce que l’on affirme.

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      • Pascal Rousse dit :

        Je suis bien d’accord, chère Catherine. Je trouve que c’est surtout le cas dans la forme « forum ouvert », que nous avons connue ensemble sur rue89. J’en ai fait aussi la première expérience sur un forum de France Culture (maintenant inaccessible), intitulé « D’autres regards sur la crise », où Éric, Basil, et moi-même nous nous sommes connus et demeurés en contact sans jamais nous rencontrer de visu non plus. Les échanges furent parfois vifs, et je n’étais pas toujours le dernier, mais la plupart du temps argumentés. Il n’y avait pas de « trolls » et 95% des contributions de chacun était d’une grande richesse. On ne peut pas en dire autant de rue89, où la modération s’est complètement laissée déborder, pour des raisons qui m’échappent. Mais le problème de rue89, c’est aussi la trop grande complaisance, voire la lâcheté, de la plupart des participants à l’égard de certains « trolls » à demeure… On voit bien qu’une véritable liberté ne peut pas exister sans principes et sans des personnes capables de les faire respecter.

        Pour moi, le bon côté d’Internet, c’est d’avoir rencontré des personnalités et des propos que je n’aurais probablement pas rencontrés dans mon existence incorporée. Mais la déception, ce sont les faiblesses de comportements facilitées par la « désincarnation » soulignée par Ulla. Certains exploitent cette dérive pour fausser le jeu. Il y a aussi une « prime » à ceux qui ont beaucoup de temps à y passer.

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  9. J’ai déjà admiré et apprécié la concision de vos articles sans avoir pensé à les rapprocher du titre de votre blog. Cette fois, il porte bien son nom. Je m’amuse à penser au commentaire de 30 pages que cette petite phrase pourrait provoquer. Une formule à faire frire longtemps dans la poêle cérébrale. Tout est là en quelques mots. Et les rapprocher les uns des autres donne le vertige. Ainsi puisque les autres de la première section de la phrase correspondent à la communauté de la seconde, il faut que la solitude corresponde à l’individualité et qu’elle en soit la condition nécessaire. Peut-il y avoir individualité sans individualisme ? peut-il y avoir société avec l’individualisme ? Peut-on retourner les propositions ? Dire que les autres sont impossibles sans la solitude et l’individualité impossible sans la communauté ? C’est une phrase qui pourrait s’écrire en rond avec un point de suture entre individualité et solitude, lesquelles enserreraient la communauté. Une drôle de roue pour dévaler bien des pentes.

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  10. Ulla dit :

    j’aime !

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