Quelque chose dans la vomissure où ce présent bête patauge me rend sourd à la malicieuse ironie de ce billet de Jean-Paul Galibert. Encore que l’opposition entre réel et imaginaire incite aussi à le lire « au premier degré ».

Et voilà que je suis en train de lire ce passage :

« L’univers des Snopes est celui de la combine, savamment menée, avec un instinct et une précision d’adaptation dont la patience est l’atout principal. La mainmise de ces médiocres pervers sur le comté signifie-t-elle, du point de vue de Faulkner, la fin de celui-ci ? Le monde faulknérien est-il, jusqu’au bout, pessimiste ? La question n’aurait pas de sens (le pessimisme, ni son contraire, ne sont décisifs en littérature) si elle n’engageait une réflexion sur l’écriture elle-même. Car l’écriture, ou du moins l’enseignement qu’elle procure, est ce qui reste, après que le réel s’est délité dans la malédiction, puis dans l’échec de l’épique et du tragique, et enfin dans la soumission à la vulgarité triomphante. Les Snopes ont vaincu le comté mais ils ne peuvent soustraire à ce que l’écriture y a mis. Ils seront traités par une écriture à plat, leur seule condition possible. Ils ne connaîtrons jamais le tourment tragique, le vol cassé de l’épique. » Édouard Glissant, Faulkner Mississipi.

Palestra, Herculanum

existences!

Chacun sait qu’au delà d’un certain degré, tout rajout de complexité fait rire. Parce qu’il y a, dans l’évidence de plus en plus grande qu’une chose déborde de la pensée, en outrepasse les limites, quelque chose comme une réjouissance, comme une fête. Plaisir qu’on ne saurait réduire à la paresse. Ce serait plutôt comme une joie de la pensée qui découvre enfin quelque chose de réel. Ce n’est pas si fréquent. Ce n’est pas si courant. Lorsqu’une chose ou une situation est indubitablement trop complexe pour être imaginaire, il se produit un immense plaisir : celui qui cherche à exister touche enfin au réel. Chaque fois que la pensée rencontre du réel, elle peut déplorer, elle peut subir, elle peut être entamée, Mais en même temps, il s’agit d’une fête, d’une conformité enfin établie à une nature qui demeurait jusque là un simple projet. Un peu d’existence se libère et nous…

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A propos Pascal Rousse

Je suis docteur en philosophie, professeur certifié d'arts plastiques en collège à Paris et chercheur indépendant. Mes recherches en philosophie de l'art portent sur le cinéaste soviétique Serguei M. Eisenstein, le montage, la modernité et le modernisme.
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